Le Lavoir  (XIXième siècle)

Ainsi que le rappelle son blason, le village de Courtois-sur-Yonne est traversé par le rû des Salles. Affluent modeste de l'Yonne, mais classé en catégorie 1, il bénéficie d'une eau de qualité et d'un débit régulier et assez abondant pour avoir permis naguère d'actionner 2 moulins à Nailly et un moulin à Courtois-sur-Yonne, et de contribuer actuellement à l'alimentation en eau potable de plusieurs communes, dont Courtois.

C'est donc sur le rû des Salles qu'a été installé, à la fin du 19ème siècle, le lavoir de Courtois.

La décision de principe fut prise en mai 1889. Dès le mois de juillet, les terrains nécessaires étaient en cours d'acquisition. Celle-ci fut ratifiée dès février 1890, et le budget relatif aux travaux fut voté le 22 mai 1890. D'un montant de 2 200 francs, il fut majoré en juillet de 75 francs, pour permettre d'apporter quelques améliorations suggérées par Monsieur LESOURD, l'architecte. En août 1891, les comptes afférents aux travaux étaient approuvés, et le lavoir mis à la disposition des lavandières.

En 1953, des aménagements apportèrent plus de confort aux utilisatrices : construction d'une couverture vitrée, remplacement par du ciment armé des planches à laver en bois, relèvement du fond du bac et pose de deux vannes en fer en aval pour faciliter le nettoyage. L'ensemble de ces travaux pour un coût total de 168 571 francs ! (on est passé de 1890 à 1953 !)

En 1986, une subvention du Conseil Général permit un ravalement général du bâtiment, en dépit de l'inquiétude de quelques courtoisiennes, contraintes à renoncer pour quelques mois à leur cher lavoir.

Sans doute est-il totalement supplanté, désormais, par la machine à laver. Mais le lavoir et le petit pont qui le surplombe n'en conservent pas moins leur second rôle traditionnel, celui de point de rencontre.
C'est l'un des points d'affichage des informations concernant la vie du village. C'est là que s'installait l'alambic. C'est là surtout que se rencontrent volontiers les jeunes.

Dommage que le mauvais usage qui en est fait parfois ait contraint, depuis plusieurs années, la municipalité à interdire un accès permanent à notre lavoir.