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Eglise Saint Arthème
(VIIième siècle)
« Saint Arthème » est, à la fois, patron de la commune de Courtois et titulaire de son église paroissiale.
17e successeur de Saint Savinien, il fut archevêque de Sens, de 579 à 609. C’est-à-dire à l’époque des reines Brunehaut et Frédégonde dont les partisans troublèrent, à plusieurs reprises notre région.
Vénéré comme Saint, sitôt après sa mort, on peut penser que, dès le VIIe siècle, il y eut, à Courtois, un sanctuaire dédié à Saint Arthème.
En 886, les Normands envahirent le Sénonais qu’ils dévastèrent. Seul vestige qui nous reste de l’église de cette époque, c’est le petit bénitier, de style carolingien, placé à la droite de l’autel de la Sainte Vierge.
Au Xe siècle, les Normands s’étant fixés définitivement dans une partie de l’actuelle Normandie, la France se couvrit d’églises et de monastères.
D’après les anciennes archives municipales, brûlées inconsidérément en 1934, il y avait un Prieuré à Courtois.
De fait, le plan initial de notre église est celui d’une église-type de prieuré.
La partie Nord-Est, dont il reste aujourd’hui la sacristie actuelle et son magasin, était l’église du prieur, à lui réservée ainsi qu’à ses moines.
La partie Nord-Ouest, le chœur et la plus grande partie de la nef actuelle, était l’église paroissiale, desservie par un prêtre séculier – le curé – choisi par le Père Abbé de l’abbaye-mère du prieuré. Le curé célébrait la messe, administrait les sacrements et dispensait l’enseignement religieux. Les moines, quant à eux, tout en menant la vie monacale normale de méditation, de prière et de chant liturgique, surveillaient les intérêts de leur abbaye-mère dans ses domaines autour du prieuré. L’abbaye-mère du prieuré de Courtois était vraisemblablement l’abbaye Saint-Jean de Sens, devenue par la suite, l’hôpital de Sens. L’appartenance à cette abbaye, plutôt qu’à une autre, nous est suggérée par la présence, dans notre église, d’une très belle statue en pierre, du XIVe siècle, représentant Saint Jean l’Evangéliste. Or, au Moyen-Age, le culte du « disciple bien aimé » était très peu répandu.
Cette situation a pu exister jusqu’en l’an 1055. En effet, à cette date, l’archevêque de Sens, déjà « Primat des Gaules et de Germanie » devint Vicomte de Sens et Baron de Nailly. Courtois, faisant partie de la baronnie de Nailly, devint propriété de l’archevêque de Sens, qui, dès lors, nomma lui-même le curé de la paroisse de Courtois.
En 1103, sous le règne de Philippe 1er, on se mit à restaurer et à « renouveler » les églises.
En 1985, lors du ravalement intérieur de l’église, on a pu voir les restes de deux arches en pierre, de style roman, sur le mur Sud. Il s’agissait de l’ancienne entrée de l’église, un peu à gauche de la croix du cimetière, obturée en 1843 et devant laquelle a été mis l’autel de la Sainte Vierge, d’où la présence insolite, à cet endroit-là, du bénitier carolingien.
On manque de renseignements pour les XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Toutefois, par les comptes annuels de l’archevêché qui nous sont parvenus, nous savons qu’en 1350, sous le règne de Jean le Bon avant la Bataille de Poitiers (1356), où le Roi de France fut fait prisonnier par les Anglais, la participation paroissiale annuelle de Courtois, pour le budget diocésain, s’élevait à 16 Livres, alors que celle de Saint-Martin-du-Tertre était de 30 Livres et celle de Nailly de 80 Livres.
En 1369 et en 1370, Courtois ne put rien fournir. Sa participation à la lourde rançon exigée pour la libération du Roi, captif à Londres, l’avait considérablement appauvrie, comme, d’ailleurs, c’était le cas dans toute la France.
Au XVe siècle, notre église s’embellit de voûtes de style gothique, de statues d’art populaire et de vitraux. Les voûtes, dont il reste cinq piliers, quatre voûtes et une voûte perpendiculaire à celles-ci, nous prouvent que le bâtiment de l’église devait être plus important. On remarque également cela sur le plan dressé au début du XIXe siècle.
Les statues d’art populaire sont :
17e successeur de Saint Savinien, il fut archevêque de Sens, de 579 à 609. C’est-à-dire à l’époque des reines Brunehaut et Frédégonde dont les partisans troublèrent, à plusieurs reprises notre région.
Vénéré comme Saint, sitôt après sa mort, on peut penser que, dès le VIIe siècle, il y eut, à Courtois, un sanctuaire dédié à Saint Arthème.
En 886, les Normands envahirent le Sénonais qu’ils dévastèrent. Seul vestige qui nous reste de l’église de cette époque, c’est le petit bénitier, de style carolingien, placé à la droite de l’autel de la Sainte Vierge.
Au Xe siècle, les Normands s’étant fixés définitivement dans une partie de l’actuelle Normandie, la France se couvrit d’églises et de monastères.
D’après les anciennes archives municipales, brûlées inconsidérément en 1934, il y avait un Prieuré à Courtois.
De fait, le plan initial de notre église est celui d’une église-type de prieuré.
La partie Nord-Est, dont il reste aujourd’hui la sacristie actuelle et son magasin, était l’église du prieur, à lui réservée ainsi qu’à ses moines.
La partie Nord-Ouest, le chœur et la plus grande partie de la nef actuelle, était l’église paroissiale, desservie par un prêtre séculier – le curé – choisi par le Père Abbé de l’abbaye-mère du prieuré. Le curé célébrait la messe, administrait les sacrements et dispensait l’enseignement religieux. Les moines, quant à eux, tout en menant la vie monacale normale de méditation, de prière et de chant liturgique, surveillaient les intérêts de leur abbaye-mère dans ses domaines autour du prieuré. L’abbaye-mère du prieuré de Courtois était vraisemblablement l’abbaye Saint-Jean de Sens, devenue par la suite, l’hôpital de Sens. L’appartenance à cette abbaye, plutôt qu’à une autre, nous est suggérée par la présence, dans notre église, d’une très belle statue en pierre, du XIVe siècle, représentant Saint Jean l’Evangéliste. Or, au Moyen-Age, le culte du « disciple bien aimé » était très peu répandu.
Cette situation a pu exister jusqu’en l’an 1055. En effet, à cette date, l’archevêque de Sens, déjà « Primat des Gaules et de Germanie » devint Vicomte de Sens et Baron de Nailly. Courtois, faisant partie de la baronnie de Nailly, devint propriété de l’archevêque de Sens, qui, dès lors, nomma lui-même le curé de la paroisse de Courtois.
En 1103, sous le règne de Philippe 1er, on se mit à restaurer et à « renouveler » les églises.
En 1985, lors du ravalement intérieur de l’église, on a pu voir les restes de deux arches en pierre, de style roman, sur le mur Sud. Il s’agissait de l’ancienne entrée de l’église, un peu à gauche de la croix du cimetière, obturée en 1843 et devant laquelle a été mis l’autel de la Sainte Vierge, d’où la présence insolite, à cet endroit-là, du bénitier carolingien.
On manque de renseignements pour les XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Toutefois, par les comptes annuels de l’archevêché qui nous sont parvenus, nous savons qu’en 1350, sous le règne de Jean le Bon avant la Bataille de Poitiers (1356), où le Roi de France fut fait prisonnier par les Anglais, la participation paroissiale annuelle de Courtois, pour le budget diocésain, s’élevait à 16 Livres, alors que celle de Saint-Martin-du-Tertre était de 30 Livres et celle de Nailly de 80 Livres.
En 1369 et en 1370, Courtois ne put rien fournir. Sa participation à la lourde rançon exigée pour la libération du Roi, captif à Londres, l’avait considérablement appauvrie, comme, d’ailleurs, c’était le cas dans toute la France.
Au XVe siècle, notre église s’embellit de voûtes de style gothique, de statues d’art populaire et de vitraux. Les voûtes, dont il reste cinq piliers, quatre voûtes et une voûte perpendiculaire à celles-ci, nous prouvent que le bâtiment de l’église devait être plus important. On remarque également cela sur le plan dressé au début du XIXe siècle.
Les statues d’art populaire sont :
- Le Christ du Calvaire encadré par la statue de la Saint Vierge et celle de Saint Jean. Cet ensemble, naguère encore, était placé devant la double verrière du chœur et au-dessus du tabernacle du maître-autel ;
- La statue de Saint Arthème, patron titulaire de l’église ;
- La statue en pierre de Saint Jean l’Evangéliste, dont il a, déjà, été question ;
- La statue de la Sainte Vierge tenant l’Enfant-Jésus et légèrement tournée vers l’assemblée des fidèles ;
- La statue de Saint Roch représentée accompagnée de son chien. Dès le XIVe siècle, il était invoqué pour la délivrance des épidémies ;
- La statue de Saint Anne avec la Sainte Vierge enfant.
La Statue de la Sainte Vierge tenant l’Enfant-Jésus, ainsi que la statue de Saint Arthème ont été endommagées, probablement, pendant la Deuxième Guerre de Religion, par les Huguenots iconoclastes.
La première verrière de droite, en regardant le chœur, contient des fragments de vitraux brisés pendant la Deuxième Guerre de Religion. Le fragment rappelant la légende de Saint Hubert laisse à penser que nos collines étaient giboyeuses. Le médaillon relatif à Saint Christophe, patron des mariniers et des passeurs, nous rappelle que, si Courtois était un village de vignerons et de laboureurs, il y avait aussi des mariniers. En effet, le port de Courtois, au lieu-dit « Les Javots », eut un trafic important jusqu’au XIXe siècle. En 1944, il y avait encore un passeur pour se rendre à Saint-Denis-Lès-Sens, de l’autre côté de la rivière.
Au XVIe siècle, les Guerres de Religion, entre catholiques et protestants, font des ravages dans le Sénonais, d’autant plus que le chef des Huguenots, de sang royal, Louis de Bourbon, Prince de Condé, est installé à 15 kilomètres de Courtois, dans son château de Vallery, poste de commandement des chefs protestants.
En décembre 1567, durant la Deuxième Guerre de Religion, le prieuré et l’église de Courtois seront en partie détruits par une troupe de mercenaires allemands, venus de Palatinat et levés, à grands frais, par le Prince de Condé.
En 1569, les paroissiens de Courtois n’avaient plus rien à craindre du seigneur de Vallery. Louis de Bourbon, Prince de Condé, blessé et fait prisonnier au cours de la bataille de Jarnac, en Charente, livrée le 13 Mars de cette année-là, avait été lâchement assassiné après le combat.
L’église fut, en partie reconstruite et dotée d’une cloche faite sur place, de bronze, d’argent et d’or. Elle fut placée dans un bâtiment construit près du mur Nord de l’église. Sur cette cloche est gravé, en latin et en élégantes lettres gothiques :
« Qu’à mon tintement pénètre au fond des cœurs la rosée du Saint-Esprit et que toujours, comme auparavant, mes sons éclatants mettent l’ennemi en fuite ».
« O dieu, nous te louons ! »
« Arthémise est mon nom »
1569.
Pendant la Révolution Française, notre cloche échappa, probablement, à la vigilance des Conseil de surveillance révolutionnaires qui l’auraient, vraisemblablement, envoyée à la fonte.
En 1942, elle fut placée sous la protection des Monuments Historiques de France. De la sorte, elle échappa, une seconde fois, à l’envoi à la fonte.
Au XVIIe siècle, la paix étant revenue, on édifia, avec des matériaux de l’époque gothique, débris de la partie détruite de l’église, la Chapelle de la Sainte Vierge, devenue sacristie, en 1843, en transférant, dans la nef, l’autel de la Sainte Vierge.
Au moment de la Révolution, l’église devint bien nationale, mais elle ne fut pas vendue. Bien plus, on y célébra le culte. Le culte fut rétabli officiellement après le Concordat de 1801.
En 1843, sous le règne de Louis-Philippe, l’église fut modifiée. La nef fut prolongée jusqu’à la porte d’entrée actuelle percée, à l’Ouest et l’ancien accès à l’église, côté Sud, fut obturé. La cloche fut hissée dans un clocher neuf, à forme bulbeuse. Le chœur et la nef, qui étaient séparés par une cloison, furent réunis. Derrière cette cloison, l’abside faisait office de sacristie. La cloison était constituée de panneaux sculptés au XVe siècle. Les panneaux restants et encore en bon état ont été réutilisés ; l’un, pour faire le devant de l’autel de la Sainte Vierge ; l’autre, comme banc de stalle. Cette belle œuvre d’art est actuellement dans le chœur.
En 1910, la foudre tomba sur le clocher. Il fut reconstruit dans sa forme actuelle, non pas bulbeuse, mais pointue avec huit pans.
En 1932, le plafond est refait, grâce à l’initiative de l’Abbé Vabois, en forme de nef renversée, par un artisan de Pont-Sur-Yonne.
En 1933, toujours à l’initiative de l’Abbé Vabois, le carrelage est refait par 2 maçons de Courtois. Malheureusement, deux pierres tombales du XVIe siècle, placées perpendiculairement au banc de communion et représentant, l’une un chevalier, l’autre une dame de qualité, peut être les donateurs de la cloche, ont été recouvertes. Au cours du septennat de Monsieur Giscard d’Estaing, la municipalité utilisa la subvention, instituée par le Président de la République, pour favoriser l’artisanat, en faisant restaurant une partie des murs extérieurs par un maçon de Courtois. C’est Mademoiselle Anne-Marie ROUIF, alors conseillère municipale, qui suggéra d’affecter cette subvention à l’Eglise paroissiale.
En 1976, le battant de la cloche et le »mouton » qui la supporte furent remplacés.
En 1984, la municipalité récupéra le baptistère placé devant la porte du nouveau cimetière (à gauche) et portant la date de 1471. Cette pièce historique date, donc, de l’époque de Louis XI.
En décembre 1985, furent entreprises la restauration intérieure de l’église, ainsi que celle de la dernière partie du revêtement extérieur.
Conclusion : Malgré les ravages, les démolitions, les remaniements, notre Eglise, certes modeste, est bien debout et fait honneur au village.
Elle est, surtout, le témoignage d’un long passé de chrétienté, récompensé par la présence permanente du Saint-Sacrement. De nuit, le voyageur, sur la route ou en chemin de fer, peut remarquer la lumière de la lampe du sanctuaire et élever, ainsi, son âme vers Dieu.
A Courtois sur Yonne, le 24 avril 1992
Joseph-Henry DUMORTIER
Membre de la « Société des Sciences de l’Yonne »
(Auxerre)
Joseph-Henry DUMORTIER
Membre de la « Société des Sciences de l’Yonne »
(Auxerre)