Le Moulin

L'actuelle propriété du "Moulin de Courtois" recèle sans doute bien peu de vestiges historiques. Mais les godets d'une roue de moulin puisent toujours l'eau du Rû des Salles, qui la traverse. L'emplacement correspond bien à la description très détaillée faite en 1788, dans le "rapport établi sur les biens et dépendances de l'Archevêque de Sens" à la mort du Cardinal de Luynes, ou à celle figurant dans une liste de vente de "biens nationaux" le 27 octobre 1792.

La présence d'un moulin à Courtois est attestée dans une ordonnance de la Maîtrise des Eaux et Forêts de Sens, en date du 30 août 1736, qui stipule : "Sur la requête judiciairement fait par le Procureur du Roi qu'il a eu avis et reçu différentes plaintes que les deux moulins à eau de la paroisse de Nailly et celui de Courtois sont à la veille de chômer entièrement ; qui sont nécessaires au public, puisque les habitants des lieux voisins à 2 ou 3 lieues à la ronde viennent moudre leur blé".

Les dits moulins, précise le même texte, sont empêchés de tourner normalement du fait du mauvais curage du Rû des Salles, de prélèvements excessifs des riverains pour irriguer leurs terres, et de l'utilisation du ruisseau pour abreuver les animaux à des endroits non réservés à cet effet.

Plus anciennement encore, en 1575, alors que les guerres de religion ravageaient le Sénonais, les Archives départementales mentionnent le don de 68 sols fait "à un suisse huguenot , du pays de Berne, logé au moulin dudit Courtois, pour l'apaiser, parce qu'il disait qu'il n'y avait que vivre audit moulin, et que si on ne lui donnait pas de quoi vivre, il mettrait le feu audit moulin ; ce qu'il disait hautement et publiquement devant le parvis Saint-Etienne de Sens".